Dès le début de toute cette situation, la direction du CES n'avait qu'un seul objectif en tête : expulser Boaventura, en faisant de lui le bouc émissaire responsable de ce qui s'est passé.
Aujourd'hui, j'ai franchi l'étape la plus complexe de toute ma carrière. Mais je le donne fermement et avec la conviction que c'est la bonne chose à faire. Aujourd'hui, j'ai présenté ma démission en tant que directeur associé et émérite du Centre d'études sociales, que j'ai fondé.
Pendant 18 mois, j'ai fait l'objet d'un processus rigoureux d'accusations infondées contre ma réputation et mon travail professionnel. Depuis le début de ce processus contre moi, il est devenu de plus en plus clair que cela a été orchestré par la direction du CES et que son seul but est politique. Il y avait une prédétermination claire de la part de la direction du CES à me tenir responsable de toute action irrégulière au sein de l'institution.
Dès la première minute, j'ai concentré tous mes efforts sur la collaboration avec les processus de clarification de la vérité. Je ne me suis pas caché, j'ai essayé d'éviter les cirques médiatiques et de faire en sorte que ce processus soit équitable pour toutes les parties. Pour savoir de quoi je m'accusais, j'ai demandé à avoir accès à la documentation pertinente afin de pouvoir exercer ma défense par tous les moyens possibles. Tout cela m'a été refusé. La direction du CES a non seulement menti sur ma situation, mais m'a refusé à plusieurs reprises l'accès à toute documentation qui me permettrait de savoir, une fois pour toutes, de quoi on m'accuse et contre quoi je dois me défendre. Ces derniers jours, j'ai même reçu des menaces inacceptables qui ont abouti à ce résultat.
Est-ce ce que nous voulons ? Est-ce la meilleure façon de clarifier les faits qui nous affectent collectivement en tant que société ?
Ce qui aurait dû être un procès équitable est devenu un processus inquisitoire.
Lorsque la Commission d'enquête a rendu son avis dans lequel elle n'a pas déterminé de responsabilité directe à mon égard, la direction du CES a arbitrairement entamé une persécution par le biais d'une initiative plus que douteuse d'enquête privée confiée à des avocats, sans aucune garantie d'impartialité, sans permettre l'accès aux preuves ou données existantes et en appliquant des techniques contraires à l'État de droit et typiques du droit pénal de l'ennemi. et dont l'objectif ultime et principal était et est moi.
De plus, l'enquête s'est chevauchée de manière partielle, intéressée et arbitraire avec les enquêtes pénales et civiles ouvertes, sans me donner la possibilité d'une défense minimale. Cette situation pourrait entraîner une responsabilité pénale et civile évidente de la part de la direction du CES et des enquêteurs privés eux-mêmes, qui devraient être traduits en justice immédiatement.
J'ai essayé d'être respectueux et coopératif avec toutes les initiatives qui ont eu lieu au CES, mais il est clair que la chasse contre moi a pris des dimensions insupportables et illégales, et je ne peux pas aller plus loin. S'ingérer au milieu d'une procédure judiciaire publique n'est rien de moins qu'illégal.
Il appartient aux tribunaux, au ministère public et au tribunal civil de Coimbra de juger les faits, en garantissant l'impartialité et sans la contamination politique causée par les conflits internes au CES. Je continuerai à me battre pour la vérité dans ces cas.
Coimbra, le 26 novembre 2024
Boaventura de Sousa Santos
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